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Le Fonds Isacco, plus de 3 300 photographies du monde sépharade 

Nous sommes heureux d’annoncer la mise en ligne du fonds de photographies provenant de notre ami Enrico Isacco. Il représente un enrichissement majeur de nos collections principalement dans le domaine de l’histoire des Juifs d’origine espagnole, dans l’Empire Ottoman et en Europe. 

 

Enrico Isacco est né en 1932 à Moscou de parents italiens. Diplômé de l'IDHEC, section opérateur de prises de vues, Enrico Isacco a travaillé d'abord dans l'industrie cinématographique comme assistant réalisateur et réalisateur de courts-métrages, puis comme directeur de production ou producteur délégué sur une trentaine de longs-métrages dont "Cavaliers", film tiré du roman de Joseph Kessel.

Enrico Isacco, lors de prises de vues du video-film Sefarad ô SefaradEnrico Isacco, lors de prises de vues du video-film Sefarad ô Sefarad


Photographe de talent, il a réalisé aussi diverses expositions, la dernière "Métamorphoses" fin 2011, à Paris, à la galerie Lina Davidov et à Chartres. Il est également expert en art indien. Parallèlement, il s'est attaché à la constitution d'un fonds d'archives photographiques du monde judéo-espagnol contenant plusieurs milliers de photos et a réalisé une vingtaine d'entretiens filmés de locuteurs du judéo-espagnol. 

(D’après le site Sefaradinfo) 

Avec Maurice Hasson, il fonde l’Institut judéo-espagnol de France (IEJF) pour promouvoir la mémoire des Juifs de Salonique A cet effet, ils rassemblent  une importante documentation : cartes postales, photographies anciennes, photographies de famille collectées auprès d’enfants et de petits-enfants, ainsi que des témoignages écrits et oraux en judéo-espagnol. C’est principalement cette collection qui est aujourd’hui accessible dans notre bibliothèque numérique. 

Le contenu de la collection est très diversifié. On y trouve de nombreuses cartes postales populaires au début du 20e siècle, représentant, et souvent caricaturant, des archétypes juifs de différents pays. Salonique, Smyrne, Istanbul sont particulièrement représentés, sans oublier les pays d’Afrique du Nord, et la zone balkanique. 

Grâce aux photos de famille, on peut suivre sur plusieurs générations l’évolution sociale et identitaire de ces groupes ayant dû quitter leur terre natale au cours de l’histoire, notamment avec les événements liés à la guerre gréco-turque de 1912, l’incendie de Salonique en 1917, la première guerre mondiale et la création des Etats nations. La Shoah est également évoquée notamment par des images de visites à Auschwitz ou dans les Pays baltes, et le rappel du sort tragique de personnes représentées sur les photos. De nombreuses images montrent des tombes dans des cimetières juifs plus ou moins abandonnés, comme à Plovdiv en Bulgarie. 

Il sera intéressant de découvrir aussi un ensemble consacré au spécialiste de la langue judéo-espagnol, Haïm-Vidal Sephiha, mort il y a tout juste un an, avec des photos de sa famille, de sa propre histoire, et de son groupe de parole Vidas Largas.

Yitzhak Navon avec le premier ministre birman U Nu et Ben Gurion.

 

Yitzhak Navon avec le premier ministre birman U Nu et Ben Gurion.

Au détour de cette collection, on est parfois surpris de tomber sur une image d’une visite de Ben Gourion en Birmanie, ou sur une jeune danseuse d’origine sépharade immortalisée à Harbin en Chine en 1941. Avec le Fonds Enrico Isacco la bibliothèque numérique de l’Alliance devient une des principales sources pour l’étude et la documentation sur le monde sépharade. Que M. Isacco en soit vivement remercié. 

Pour parcourir cette collection.