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Le décret Crémieux


Isaac Adolphe Crémieux (1796 - 1880), date inconnue
Ministre de la Justice de la Deuxième République
Fondatuer de l'AIU

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Le décret n° 136, dit Crémieux octroie la citoyenneté française en 1870 aux “Juifs indigènes” d’Algérie, alors incluse à la République française. La population juive, jusqu’en 1830, l’année de la prise du pouvoir de la France, une classe inferieure sous le règne de l’Empire Ottoman, connut par conséquent un essor social lié à une augmentation quasiment totale des droits civils, dont le droit de vote.
Contrairement aux Juifs, la population musulmane ne fut pas, selon le décret suivant, n° 137, automatiquement naturalisée, sauf en cas de demande individuelle en renonçant à l’Islam en tant que religion.  
Ces deux décrets Crémieux furent donc, quarante ans plus tard et bien au de-là, le point de départ (prétexte) des actions “anti-juives”, menées pas seulement par une population toujours non-naturalisée, mais surtout par des hommes politiques se servant d’un “antisémitisme électoral” - tentant de l’abroger plusieurs fois en vain.  
Pour les Juives et Juifs d’Algérie le décret Crémieux signifiait l’un des pas des plus importants dans leur émancipation ; ses suites et les effets des naturalisations rayonneraient – avec son rétablissement après l’abrogation temporaire par le régime de Vichy - jusqu’à 1962 et à l'indépendance algérienne.