L’Affaire Dreyfus et La Libre Parole

Edouard Drumont (1844 - 1917)

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Depuis la défaite du 1871 face à la Prusse et la chute du IIe Empire, la IIIe République connut plusieurs troubles dont une crise économique ou le scandale de corruption de Panama, qui suscitèrent un sentiment général d’insécurité au sein de la population française.  
Ayant publié son livre décisif - complotiste et antisémite - “La France juive” en 1886, Edouard Alphonse Drumont, petit fonctionnaire avec des ambitions journalistiques et littéraires, sut profiter de l’angoisse publique en la nourrissant à travers son journal “La Libre Parole” fondé en 1892, par des propos nationalistes qui dénoncèrent avant tout les Juifs qui seraient sans nation, donc à l’origine de tous les maux français.  
Même si La Libre Parole était encore un quotidien guère important en 1894, elle réussit à se mettre en tête de la campagne de calomnie contre le Capitaine Dreyfus qui mena à l’Affaire – revendiquant la compétence d’interprétation, c’est à dire, imposer la certitude de la culpabilité du Juif Dreyfus à l’opinion publique, celle des autres journaux et des responsables politiques.  
L’Affaire Dreyfus signifiait par surcroit une menace existentielle pour la population juive française.  
Si la fin de l’Affaire en 1906 fut marquée par la réhabilitation du Capitaine Dreyfus et une prise de conscience durable pour la situation des Juifs en France – tel que des améliorations juridiques et la naissance du mouvement sioniste – elle éveilla une nouvelle vague d’antisémitisme en France comme en Algérie.

 

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Scènes de la céremonie de Réhabilitation du Capitaine Dreyfus 1906 à l'Ecole Militaire