La réponse éducative de l’AIU au “moment antisémite”

Narcisse Leven (1833-1915), 
Fondateur et Président de l'AIU (1898-1915)

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C’est principalement à cause du décret Crémieux, qui distingua clairement entre les statuts des citoyens juifs d’Algérie et les indigènes juifs des autres territoires français – dont le Maroc –, que l’Alliance ne considéra pas l’Algérie comme prioritaire.
Cela n’empêcha pas Narcisse Leven, Président de l’AIU de 1898 à 1915, de s’engager activement (et bien à l’abri des égards) pour la cause juive algérienne, avec l’aide du Grand Rabbin de France Zadoc Kahn, notamment par son soutien financier et des publications.  

Zadoc Kahn (1839-1905),
Grand Rabbin de France (1898-1905)

 

Si en 1898 l’Alliance n’avait pas encore créé d'écoles en Algérie, des entretiens avec le Grand Rabbin d’Alger et futur aumônier Abraham Bloch témoignent des premières idées, d’affronter l’antisémitisme par l’éducation des jeunes juifs.
De la même année date une étude collective “sur l’antisémitisme algérien” et ses “remèdes” envoyé au Président de l’AIU, qui revendiqua clairement le rôle moral d’une éducation israélite, donc la création d’une identité juive afin de contester la politique “anti-juive”.
La décision de fonder des écoles en Algérie fut finalement prise en 1898/99, avant que la première école religieuse pour garçons n'ouvre ses portes à Alger (juillet 1900) ; une deuxième pour des filles ouvra en décembre. Plusieurs Ets Haïm (Arbre de Vie), Talmud Torah, ainsi que des écoles professionnelles suivirent au fil des années, également à Constantin et Oran.

Cette création particulière était due au fait de ne pas chercher à remplacer le système éducatif français déjà en place et ouvert à tous. Les écoles de l’AIU en Algérie furent donc vues en tant que complément aux écoles françaises.