Vies et visages
Dans la plupart des grandes villes du Maroc, les Juifs étaient regroupés dans un quartier appelé mellah, en général entouré de murs, dans le double but de rassembler les Juifs entre eux près des autorités (Sultan) et de les protéger des agressions extérieures. Le mot mellah signifie sel en arabe comme en hébreu, la désignation du quartier juif provient sans doute du mellah de Fès fondé dans une zone où s’effectuait le commerce du sel. La surpopulation de ces quartiers y a produit des conditions de vie souvent très précaires. Les Juifs du Mellah restaient en liaison constante avec les communautés juives rurales et celles des autres villes.
Les contacts entre Juifs et Musulmans sont néanmoins fréquents, et s’inscrivent dans un réseau complexe de relations « protecteurs-protégés », inégalitaires, à la fois rudes sur le plan de l’autorité et amicales sur le plan affectif et personnel. Les rapports commerciaux se complètent par une série d’activités rituelles partagées par tous, notamment la hiloula (pèlerinage au tombeau d’un rabbin vénéré).
Le culte du tsadik (saint), que l’on peut rapprocher de la figure du marabout musulman, est une part importante de la sociabilité partagée et explique l’importance des cimetières comme lieu de rencontres, de prières et de dévotions pour obtenir les faveurs de l’esprit du tsadik en matière de guérison et de prospérité.
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