III. Sociabilité et circulations

 

Le monde des Uzan est tout d’abord un monde de sociabilités soigneusement construites et constamment en évolution. Fièrement italienne, la famille Uzan vit sa quotidienneté au carrefour de mondes différents : la communauté italienne, la bonne bourgeoisie française et juive-tunisienne, la Tunisie coloniale. Le milieu familial garde longtemps le quasi-monopole des relations sociales, en s’ouvrant progressivement – notamment durant le second après-guerre – à d’autres acteurs d’origines et de milieux plus variés.

La perspective des photos cache une réalité sociale coloniale, car ce qui apparait est un petit morceau du pays, la partie occupée par la population d’origine européenne, même si d’une nationalité autre que française. Le monde des colonisés semble n’entrer que rarement dans le quotidien de la famille Uzan, en restant marginal, presque absent.

Ainsi, un microcosme de relations familiales et amicales se déploie au fil des générations, en restituant un tableau, subjectif mais fascinant, de la socialité de la classe moyenne juive-livournaise dans la Tunisie en époque coloniale.