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Hommage à Naïm Kattan (1928-2021)

Le romancier Naïm Kattan est décédé à Paris le 2 juillet dernier. De Bagdad à Paris puis Montréal, Naïm Kattan a constamment véhiculé son amour de l’écriture, son ouverture aux autres, et son sens de la diplomatie.

Pour lui, et il l’a souvent dit et écrit, les années de scolarisation en français à l’Alliance israélite universelle de Bagdad ont été capitales. Ce bref passage de son roman autobiographique, Adieu Babylone, en témoigne. Le personnage de Nessim fait face à un examinateur français, pour l’oral du baccalauréat. Il s’extasie : « Je regardais, avec des yeux avides, mon examinateur : c'était le premier Français authentique que je voyais en chair et en os. Cet homme appartenait à la race de Molière et de Baudelaire. Je le dotais d'un pouvoir magique. »

Très présent dans le monde culturel canadien, il fait le lien entre les camps souvent hostiles des francophones et des anglophones. Il sera largement couvert de titres honorifiques, tant en France qu’au Canada.

Avec l’Alliance, la relation ne s’est pas arrêtée à la période scolaire. Il contribue activement à diverses revues juives françaises, notamment Evidences et Les Nouveaux Cahiers. Il sera membre des Amis canadiens de l’Alliance à Montréal. Et plus récemment, il a été l’un des protagonistes du colloque consacré à Leonard Cohen organisé à Paris en 2014. Il y évoquait le jeune poète talentueux de Montréal et son maître Irving Layton.

La disparition de Naïm Kattan nous prive d’un grand auteur. Nous adressons à son fils Emmanuel, et à tous ses proches, l’expression de nos plus sincères condoléances.

Œuvres de Naim Kattan dans la bibliothèque numérique de l’AIU (classement chronologique)

Pour compléter cet hommage, nous vous proposons de découvrir les textes que Naïm Kattan a signés depuis soixante ans dans divers périodiques juifs francophones, et qui sont pour la plupart inconnus.

Saul Bellow, Evidences. N° 89 (Juillet/Août 1961), p. 25-31

Philip Roth, Evidences. N° 95 (Janvier/Février 1963), p. 61-65

Bientôt l’Expo 67 (sur la participation juive à l’exposition universelle de Montréal), Les Nouveaux Cahiers N°008 (Dec. 1966), p. 75

Mosaïque canadienne. Les Nouveaux Cahiers N°009 (Printemps 1967), p. 60-65

Un amour sans mesure (recension du livre Mom par Bruce Jay Friedman), Les Nouveaux Cahiers N°011 (Automne 1967), p. 77-78

James Baldwin, un point de vue inquiétant. Les Nouveaux Cahiers N°012 (Hiver 1967-68), p. 18-19

Une œuvre prémonitoire (sur le roman d’Elias Canetti Auto-da-fe), Les Nouveaux Cahiers N°019 (Automne 1969), p. 67-69

Le Chinois d’Amérique (recension du roman du même titre de Leslie Fiedler, Les Nouveaux Cahiers N°021 (Eté 1970), p. 56-57

Des nouvelles de B.-J. Friedman, Les Nouveaux Cahiers N°021 (Eté 1970), p. 57-58

Adieu Babylone (publication d’un chapitre du roman), Les Nouveaux Cahiers N°043 (Hiver 1975-76), p. 60-63

Un entretien avec Naïm Kattanpar Emile Malet. Les Nouveaux Cahiers N°058 (Automne 1979), p. 66-68

Des anciens de l’Alliance se réunissent à Montréal, Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit). N°218 (01 mai 1989), p. 33

Moïse et Mohammed (recension du livre Le Père, essais), par Annie Goldmann, Les Nouveaux Cahiers N°104 (Printemps 1991), p. 76-77.

Les portes de l’univers, Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit) (nouvelle série) N°22 (01 juil. 2000), p. 28

Narration et parole (résumé de la contribution au colloque La Bible et ses interprètes, février 2003, Paris) Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit) (nouvelle série) N°27 (01 mars 2003), p. 53

Sur les rives de Babylone : souvenir d’une communauté disparue : une interview de Naïm Kattan., Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit) (nouvelle série) N°28 (01 nov. 2003), p. 72-74.