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3.2 Des conditions de vie effroyables


Shanghaï, Klemens est confronté à une lutte quotidienne pour sa survie. Certes, il a fui le nazisme, mais ses conditions de vie sont déplorables. La sous-alimentation chronique, les hivers glaciaux, les étés torrides et humides, les maladies, la solitude, font de son séjour à Shanghai un véritable calvaire.

 

  • Des bons d'alimentation. (scha_a_094)
  • Carte d'approvisionnement en pain. (scha_a_092)
  • Un passeport de vaccination n'aurait pas été une nouveauté pour Klemens. Il en a eu dans les années 40 à Shanghai. (scha_a_106)
  • Klemens a été vacciné contre la variole, la choléra et la fièvre typhoïde. (scha_a_107)

 

Shanghaï, la vie a été pour Klemens une constante lutte pour la survie. Bien qu’il y soit à l’abri de la persécution nazie, les conditions de vie effroyable ont atteint sa dignité dhomme et son séjour se sume à une souffrance perpétuelle, causée par sa solitude et sa répugnance à nouer des liens durables dans une environnement hostile. 

Bien que les épisodes shanghaiens de Klemens sont tous dominées par la misère et un refus latent de cette ville, il nous semble utile de les fractionner et de montrer ces dix ans de précarité sous des aspects divers, en commençant avec les biens de premier nécessité, sa santé, la nourriture et le climat. 

Dès les toutes premières lettres qu’il envoie à son frère en Europe, Klemens se plaint de la chaleur atroce et souligne son mauvais équipement contre les conditions subtropicales dans la ville chinoise Caractérisé par des hivers froids et humides et des mois d’été orageux et chauds avec des températures ressenties au-dessus des 40 degrés, ce climat inaccoutumé pour quelqu’un qui a jusqu’à présent vécu sous le climat modéré-continental de Vienne pèse lourd sur la santé physique de Klemens. Il a froid l’hiver parce qu'on ne lui a pas distribué un manteau d’hiver ; par contre, à partir du mois de mai il souffre des températures élevées, et de l’air humide qui le rendent cardiaque.

Klemens, sous-alimenté chronique, a au fil des premiers mois maigri de sept kilos. Sur le plan alimentaire, il dépend des secours distribué par l’American Jewish Joint Distribution Commitee (JDC) qui finance les organisme qui procurent de la nourriture aux réfugiés grâce à laquelle il retrouve pour quelques mois ses forces physiques.

“Dieu merci, le temps s’améliora et je ne souffrirai pas du froid. Même si je ne peux pas le dire ici, mais je ne vais pas très bien. Une fois par jour je reçois par le comité de la soupe et du pain. Deux fois par semaine j’ai un dîner chez Flecker et je gagne mon petit déjeuner en portant du lait à domicile.” (10 avril 1941) 
“Je gagne juste de quoi manger et ça se voit sur ma figure que je ne pèse plus que 52 kg environ.” (10 avril 1941) 

Les caprices du climat et la faim semblent préoccuper Klemens plus que les conditions d’hygiène pitoyable dans les quartiers minables qu’il habite ; la promiscuité, l’absence de l’eau courante, l’humidité et les températures élevées font que de nombreuses maladies infectieuses ou tropicales frappent les réfugiés, telles que le choléra et le typhus. C’est pourquoi Klemens est souvent malade et constamment affaibli.

Il se réjouit toujours quand l’hiver est passé autant qu’il se plaint des périodes d’été avec des chutes d’eau quotidienne et un temps lourd.