Précédent
Suivant

Henriette Antébi, une Lorraine en Palestine


Peu de choses préparaient Henriette Salomon à avoir la vie trépidante qui sera finalement la sienne, elle la native de Château Salin en 1873. Mais très tôt, cela va la rattraper. A quatre ans, le départ familial pour la Champagne pour ne plus vivre en territoire allemand (depuis la fin de la guerre de 1870). Puis c’est le pensionnat. Puis Paris pour rejoindre le célèbre collège Sévigné (grâce à la toute fraiche loi Camille Sée du 21 décembre 1880 qui ouvre l'enseignement secondaire aux jeunes filles). 

Malheureusement son père meurt alors qu'elle n'a que treize ans et avec lui ses principales perspectives d'avenir. Heureusement, l'Alliance Israélite Universelle sera pour elle une porte de sortie et d’accès à l’éducation, grâce à l'intervention de Salomon Reinach (membre du Comité central) qui recommandera Henriette et sa sœur Lucie auprès de Jacques Bigart. 

C’est dans ce cadre qu’elle rencontrera son futur mari, Albert Antébi puis prendra son premier poste, en Tunisie où elle - comme sa sœur- se frottera à la réalité de son nouveau métier d’enseignante. Dans ses échanges avec la direction de l’Alliance (vous pouvez retrouver quelques extraits dans le lien fourni à la fin de cet article … et beaucoup plus en venant consulter nos archives) apparaît son vif intérêt pour l’évolution de l’enseignement. 

Après la Tunisie, c’est l’Empire Ottoman (et plus précisément Constantinople et Jérusalem) qui accueillera les deux sœurs Salomon et leurs maris, où Albert quittera l’Alliance, sera condamné à l’exil, amnistié, nommé secrétaire par Djemal Pacha, déporté, envoyé au front puis emprisonné. Pendant ce temps, Henriette Antébi survivra du mieux qu’elle peut, s’occupant des enfants du couple (ils auront quatre fils et quatre filles) jusqu’à ce que l’ambassade de France ne finisse par rapatrier au printemps 1919 tous les rescapés et démobilisés,… sauf Albert qui succombera juste à ce moment-là du Typhus. 

Et c'est à nouveau dans le giron de l'Alliance qu'Henriette Antébi rebondira, inaugurant à Versailles le 22 juin 1922, aux côtés de Jacques Bigart, l'Ecole Normale de Jeune Fille chargée de former les futures institutrices de l'Alliance où, à 49 ans, elle donnera une nouvelle direction à sa vie, en formant les futures institutrices. 

Vous pouvez retrouver une présentation plus longue de Henriette Antébi et des extraits de sa correspondance dans un article paru dans  Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit) (nouvelle série) N°6 (01 décembre 1993) (bibliotheque-numerique-aiu.org) pages 3 à 7.