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Nissim Behar, pédagogue et militant


Nissim Behar a une place bien particulière parmi l’énorme masse d’enseignants passés par les écoles de l’Alliance Israélite Universelle. Il a en effet un parcours des plus atypiques. Du fait déjà de son arrivée très tôt au sein de l’équipe de l’AIU, lui que Jacques Bigart a qualifié de “Doyen des professeurs formés par l’Alliance Israélite Universelle”. 

Atypique par son origine puisqu’il est né en 1848 dans une famille de rabbins sépharades qui le destinait à prendre lui aussi cette voie, n’en sortant que parce que Crémieux lui proposera une bourse pour venir étudier à l’ENIO. Là, il décide de ne pas devenir rabbin mais plutôt de s’intéresser à l’agriculture (encouragé par Netter) et à la médecine. 

Atypique par son rôle essentiel pour l’Alliance puisqu’il sera envoyé fonder des écoles en Syrie (Alep) puis en Bulgarie (Smarcoff) avant de prendre la direction de l‘école si importante de Constantinople en 1875 (à 27 ans seulement). 

Atypique parce qu’il marquera à partir de cette date ses divergences avec l'Alliance au niveau de la pédagogie puisqu’il cherchera à développer l’éducation professionnelle et à mettre en avant l’utilisation de l’Hébreu dans les écoles qu’il gérera (il sera envoyé en 1882 à Jerusalem pour en créer une nouvelle). 

Atypique parce que ses divergences l’amènent à démissionner en 1897. Par la suite, il continue de chercher des financements en Europe pour les écoles de l’Alliance avant d’être envoyé dans le même but en 1901 aux Etats-Unis où il ne rencontrera pas beaucoup de succès mais où il se lancera en politique jusqu’à être en 1924 nommé président honoraire de la communauté juive de New-York. 

Vous pouvez retrouver une présentation plus longue de Nissim Behar, dans un article paru dans  Les Cahiers de l'Alliance Israélite Universelle (Paix et Droit) (nouvelle série) N°4 (01 janv. 1993) (bibliotheque-numerique-aiu.org) pages 2 à 5. Vous pouvez aussi le retrouver dans A la mémoire de Nissim Behar 1848-1931, écrit par Jacques Bigart.